dimanche 18 décembre 2022

L'ART CONTEMPORAIN TUE ENCORE, Post Mortem


     Post Mortem, VELVET BUZZSAW

Depuis The Square, rien de très nouveau dans les fictions grand public sur l’art, sauf peut être la version noire du Michel Ange de Kontchalovski, entre accidents et vendetta sanglante. L’augmentation fantastique des prix du marché explique peut-être  un nouvel engouement pour les « affaires ». Cependant que des toiles contemporaines garnissent les murs de tous les genres de film, de la romance au polar. Retour aux origines:


Velvet BuzzSaw   Un film de Dan Gilroy, 2019.  pour Netflix.

L’auteur,  scénariste et par ailleurs frère du réalisateur Tony Gilroy, (et mari de Rene Russo) 

a travaillé avec plusieurs noms connus (dont Dennis Hopper pour Chasers

Son premier film, Night Call,  2014, avec Jake Gyllenhaal, s’inspirait de l’histoire du photographe Weegee, qui dans les années 40, captait les radios des flics pour arriver sur la scène du crime.  Film noir particulièrement réussi sur un sujet déjà mis en scène in: The public Eye, Howard Franklin, 1992 avec Joe Pesci. Le troisième film de Gilroy ne fascine pas même  si  le regard est central. 

La vengeance  posthume des oeuvres 

 Les scénaristes en mal d'idée ont recyclé des standards, pour les happy few abonnés, avec un casting d'enfer.  Jake Gyllenhaal, critique d'art, Malkovich, artiste en crise, les femmes galeristes, comme dans la réalité du milieu, Toni Colette et Rene Russo, et des intermédiaires plus jeunes...


Leitmotiv: Tout artiste est supposé accro..
Parmi les stands d'une foire genre Fiac, on trouve autant de fleurs que de monstres, troisième génération de déchus de l'hyperréalisme et de Robocop réunis. Les mendiants de Duane Hanson sont appareillés.


Néo Hyperréalisme..


L’exhumation fortuite,  par une assistante de la galerie,  d’un voisin peintre d’autant plus maudit   
qu’il est découvert mort et sans ayant-droit change la donne. 
Une enfance tragique
Les orphelins 
Quoique ....

d'une vie figurée.

Le drame




 










Innocent ....victime ou petit criminel?

L’enquête qui suivra atteste d’affaires policières douteuses qui valident un scoop sur une oeuvre expressionniste de corps coupés..

On pense même que l’artiste Vetril Dease utilisait son sang pour peindre; du déjà vu chez Dennis Hopper. (Michel angel, la trace de l’ange, 1990)





L’oeuvre, nombreuse, une tendance inédite,  attise la concurrence entre les  galeries plutôt «branchées » abstraites ou technologiques.

 Le film donc dénonce le système économique du marché, des promotions et des magouilles orchestrées par la collusion avec le critique. 







Entre les enjeux de l'exposition, le vol et détournement des oeuvres de l'artiste mort, celles-ci s’avèrent «vivantes », 

ici, une main bouge, 

là, les singes peints attaquent, partout les manipulateurs périssent. 





Arrghhhh!






commence alors une série polar de Cinq petits cochons d’Agatha.

Deux des nègres de la galerie sont déjà morts, brûlé ou pendu...







Les galeries exposent des créations contemporaines repérables, plus conceptuelles et abstraites que matiéristes: Dans la galerie de Rhodora, une bombe -à retardement.


 La pièce centrale, une sphère, fait référence immédiate, à Anish Kapoor:



Cet artiste au départ très conceptuel dans le minimalisme de la mise en forme des matériaux de la sculpture, passé en suite au pure visuel, fut l’objet de nombreux débats. On se souvient peut-être du « Vagin de la Reine » à Versailles.   

Responsable naguère d’un « accident du trou », la peinture noire au brevet homologué annule toute perception de relief, d’ou la chute d’un visiteur dans un cercle noir au sol. 




Le visiteur s'inclut..j'en ai réchappé..

La dernière exposition à l’Academia à Venise, 2022, à coté de l’exploitation d’une sphère panoptique céleste, on traversait un charnier de peinture rouge solidifiée.   Manquait l’odeur….


Anish Kapoor à L'Academia. Venise  2022.

 Une conspiration des oeuvres. 

Ici, la sphère arrache le bras de la galeriste, qui meurt exsangue au sol, et que certains prennent pour une composante de l’oeuvre.


A la troisième disparition de collaborateurs, on a compris, on attend la surenchère, cela cesse même d’être ironique.  La seule scie du titre est la répétition ..

Attaqué par les peintures volées.
De l’utilisation du Street art: le mural fond et engloutit la jeune assistante. Sur le trottoir, encore une flaque…

Quand le critique, qui truquait la valeur des ventes par anticipation d’éloges, tente de planquer les toiles restantes, sa rencontre avec  « hoboman » au coin du couloir est fatale. 


Last not least, la propriétaire de la galerie explose de l’intérieur de son tatouage…  


 L'apport du fantastique ?  Et si ????


La chute de la Maison Usher


Cette variation contemporaine du motif de l’artiste maudit, mort méconnu, ici auteur de toiles «expressionnistes charnelles»,  et d’une autre tradition de la malédiction de la peinture "animée" de vengeance, depuis Dorian Gray 

puis de nombre de films d’horreur de l’écurie Roger Corman dans les années 60, (Vincent Price esthète dans le privé aussi), 

Abel Ferrara. 





et encore de quelques films sur le devenir tueur de l’artiste le serial painter, années 70 (ex Driller Killer d’Abel Ferrara)


" C'est vraiment le sang de l'artiste?"  La trace de l'Ange.

se combine ici avec les avatars du lucre des galeristes et truandages dans l’inflation du marché de l’art, une tendance déjà dans les années 80, le meilleur fut L’affaire Chelsie Deardon, 86.  (voir blogs d’avril 2012)

Tchin tchin!!

Morale de l’histoire, seul « l’artiste sans oeuvre », ici John Malkovich, reste indemne.


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